samedi 16 février 2013

Les demeures de l'épouvante

Hier soir (enfin avant hier soir, vu que je n'ai pas fini ce texte dans la journée), j'ai joué à quatre aux demeures de l'épouvante. Plus exactement, a trois contre un : trois investigateurs et un gardien.
La  position de départ : la bière n'est pas livrée avec le jeu
Notre mission était d'explorer une demeure londonienne appartenant à un certain Herbert West, qui aurait trouvé un médicament apportant l'immortalité. Mais a quel prix ?

Pour mettre un terme a un suspens insoutenable, nous avons perdu, sur un coup de dé, au dernier tour, et nos corps ont rejoints les rangs des zombies.

C'est un gros jeux a la Fantasy Flight Games (d'ailleurs, c'est deux) : matos luxueux (ici les figurines pré peintes sont celles d'Horreur a Arkham), boite lourde.

Les règles (que je n'ai pas eu à lire) sont plutôt simples, et le thème est très bien respecté, qu'on parle de l’œuvre littéraire, ou du jeu de rôle.

Le zombie attaque !



La première impression est qu'on est proche de Descent : chaque joueur a un personnage avec des pouvoirs et des objets. Ils trouveront pas mal d'objets pendant le cours de l''aventure.  Les possibilités d'agir sont fixes : 2 mouvement (le plateau de jeu est divisé en pièces comprenant une ou plusieurs cases), une action (ou un troisième mouvement). Le maître du donjon, euh, pardon, le Gardien possède des pouvoirs (déterminés par le scénario pour toute l'aventure, et réutilisable a chacun de ses tours) qu'il active par des points de menace qu'il engrange à chaque tour.

Ce qui change au premier abord, c'est que les scénarios sont un peu plus ... scénarisés ..., ponctués par une suite d'indices que les joueurs doivent trouver (chacun indice ayant un petit texte qui indique dans quelle pièce se trouvera le suivant) et des cartes événements arrivant tout les 3 a 6 tours, jusqu’à la dernière qui clos le jeu, en révélant les conditions de victoires des deux camps. La qualité littéraire de l'ensemble étant plutôt basse néanmoins (il parait qu'il y a de vrais perles par contre dans les scénarios non officiels).

Le Mythe est bien respecté, même si Herbert West est l'une des oeuvres les moins lovecraftiennes de HPL. Mais il est notamment évident que nous investigateurs avons perdu parce que nous avons commis l'erreur de vouloir tenir tête aux monstres (pourtant de "simples" zombies) plutôt que de les éviter. Bref, que nous ne sommes pas comportés en investigateurs standards de l'Appel de Cthulhu (enfin, dans ma pratique de ce jeu), et nous l'avons payé cher.

Un autre élément qui enrichi et éloigne ce jeu de Descent et du Dungeon Crawling en général, les énigmes : parfois, pour ouvrir une porte ou trouver un remède, le joueur en cours aura à résoudre armé de sa seule intelligence des mini-jeux, qui présentent plusieurs formes mais restent basés sur une suite de carrés ou triangle dont il faut faire coïncider les bords adjacents (chaque côté ayant sa couleur). Par exemple, il faudra  reconstituer un circuit électrique. Le joueur doit le résoudre seul, en dépensant des points d'actions, (1 pour tourner une pièce, 1 pour intervertir deux pièces adjacentes...), son nombre de points à dépenser par tour dépendant de son personnage.

On notera que comme dans tous ces jeux qui reprennent des configurations de joueurs proche du jeu de rôle, il y a toujours le débat entre les simulationnistes "C'est un jeu de société, le meneur doit jouer pour gagner" et les ambianceux "Le mj ne doit pas tout faire pour battre les investigateurs". Pour ma part, sous réserve que le jeu soit bien équilibré, je suis plutôt dans le camp des premiers : on est dans un jeu de société, pas un jeu de rôle, vouloir trop mélanger les deux ne pouvant être qu'insatisfaisant pour moi : si le mj décide de ne pas jouer contre le joueurs, il induit un manque de challenge qui ne peut pas être compensé par un surcroit de roleplay que ne peuvent gérer les régles.

Au final, sous la forme luxueuse habituelle chez FFG, c'est un bon jeu, assez long (nous avons du jouer presque 3h). J'ai bien aimé les mini-jeux : sans aucun doute assez répétitifs, c'est néanmoins une bonne interruption du jeu standard. J'aimerai bien refaire une partie, maintenant que la prise en main est faite.